Les plans avaient changé plusieurs fois. Nous avions complété le sentier de la Mint Hut et nous avions finalement décidé de quitter l’Alaska. Sur le chemin du retour nous allions toutefois arrêter quelques jours au Wrangell – St. Elias National Park and Preserve. Comme la route était longue et fastidieuse (ce sera le sujet d’un autre article) et que la température semblait nous donner un petit répit de la pluie, nous avions pris la décision de la couper en deux et faire un court arrêt à Glacier View pour y effectuer un petit sentier que nous avions croisé une semaine auparavant alors que nous entamions notre voyage dans l’État. Malgré les quelques lectures et photos consultées, nous étions loin de nous douter de l’ampleur de l’impressionnante vue que le sentier de Lion’s Head allait nous réserver.
La montagne
Situé à environ 150 kilomètres de Anchorage, aux abords de la petite municipalité de Glacier View (nom aussi coquet que révélateur), la montagne Lion’s Head s’impose rapidement lorsque l’on roule sur l’Alaska Highway 1. Sa forme particulière lui promulgue des caractéristiques photogéniques (j’avais déjà pris une photo de la montagne en roulant) qui lui ont d’ailleurs permises de se placer dans plusieurs publicités télévisées et imprimées. Sa position est également unique puisque la montagne est le parfait point de vue pour admirer toute l’immensité du Glacier Matanuska qui serpente les montagnes de cette région de l’Alaska. Seule condition : il faut gravir le petit sentier qui se rend au sommet du mont.
Atteindre le sentier
C’est en se rendant au Mile 1o6 qu’il est possible d’atteindre le sentier de Lion’s Head. À cet endroit, nous avons accédé à un chemin nous menant à une propriété détenue par la compagnie de télécommunications AT&T. Le sentier se situe sur leur terrain et pour l’emprunter nous avons dû obtenir leur autorisation. Pour ce faire, nous n’avons eu qu’à appeler la compagnie au numéro indiqué sur la barrière. Julie (elle était au téléphone) a alors donné son nom, le nombre de personnes qui l’accompagnait (moi-même) et combien de temps nous pensions rester dans le sentier. La personne nous a également demandé de nous stationner de façon à ce que notre automobile ne bloque pas l’accès à la barrière et de rappeler lorsque vous serions de retour.
Aussitôt l’appel fait, tout était en règle. Rien de plus simple !
Jusqu’à la toundra
Sacs-à-dos sur les épaules, nous traversions donc la barrière pour marcher quelques minutes dans un chemin de gravel. Celui-ci allait se diviser et, plutôt que de continuer tout droit, ce qui nous aurait mené aux tours de télécommunication de AT&T, nous empruntions un autre chemin bifurquant à droite et qui allait éventuellement se transformer en sentier.
Le sentier de terre battue commença doucement, faisant une ligne droite à travers la forêt et quelques petites clairières où nous avons pu entre autres trouver plusieurs framboisiers (voir la section plus bas). Puis, après environ 10 minutes de marche, il se transforma drastiquement en montée inégale et mal entretenue serpentant un des flans de la montagne. À mesure que l’ascension s’effectua, la forêt boréale laissa la place à la toundra alpine; les odeurs mêlant celles du thé du labrador aux bleuets s’imposant graduellement. Après environ 20 minutes, nous avons finalement atteint le sommet.
Un panorama saisissant
Du haut de la montagne, la vue est tout simplement incroyable. Les montagnes, les vallées, les rivières et évidemment l’énorme glacier ont semblé s’offrir à nous. Nous sommes restés tout près d’une heure à explorer les différents petits sentiers donnant plusieurs points de vue pour finalement redescendre après que la pluie nous ait finalement rattrapé.
En bref
Distance : 2.4 km d’un côté
Gain d’élévation : 300 mètres
Note pour les gourmands
Sur notre chemin du retour, nous avons pris plusieurs minutes pour dévaliser les framboisiers croisés durant la montée. Pas un ours ne semblait y avoir touché, et ce, même s’ils étaient extrêmement faciles d’accès. Nous sommes donc revenu à l’automobile avec les mains pleines de ces petits fruits délicieux. Nous les avons empotés avec de la cassonade et avons attendu une nuit, le temps que la chimie fasse son oeuvre. Le lendemain, nous troquions les rôties aux beurre d’arachide pour celles à la confiture de framboises. Un changement fortement apprécié lors d’un matin frisquet et humide en Alaska.

Framboises, cassonade et nous avons un régal le lendemain matin !
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